Notre histoire

Juin 2017, après une nouvelle fin de gérance du Relais des Skieurs, le conseil municipal de la Pesse organise une réunion publique. Sur l’affiche: « Quel avenir pour le Relais des Skieurs ? »

Le Relais des Skieurs est un bâtiment communal  regroupant des logements, une salle communale, un bar/restaurant et un commerce. La commune est également propriétaire du fond de commerce du bar/restaurant, loué ces dernières décennies à des gérants privés successifs. Il y a une dizaine d’années, le lieu a été géré plusieurs étés par une association qui n’a pu convaincre le conseil municipal de l’époque de la laisser développer ses activités à l’année.

Les dernières expériences houleuses de gérance privée ont conduit le conseil municipal à consulter les citoyens: le bar/restaurant fermé créé un vide au centre du village et les besoins qu’il ne satisfait plus sont nombreux et divers. À l’issue de cette première réunion où le public est nombreux, un groupe de citoyens et élus propose de se réunir régulièrement afin de réfléchir à un projet qui pourrait ré-habiter ce lieu.

Du travail en groupe!

Ce groupe au nombre variable se réunit donc d’abord tous les mois puis toutes les quinzaines et les idées fusent. Le groupe se met d’abord d’accord sur les valeurs et la vision qui animent les participants. Étape difficile, malgré les essais avec différents outils d’animation et d’intelligence collective… Ensuite pour concrétiser ces idées une évidence s’impose : il faut choisir ! Quelques votes à points permettent de décider de prioriser les activités, pour en garder trois qui permettent un démarrage cohérent: bistrot & popote (restauration avec service au bar, simple avec des produits du coin qui respectent l’environnement), des jardins potagers, et de la culture.

Après beaucoup de recherches sur les lieux alternatifs qui existent déjà, l’écriture du projet avance mais une question bloque la dynamique : qui va le mettre en œuvre ? Faut-il d’abord écrire un projet précis ou plutôt trouver (et recruter?) la ou les personnes qui le porteront, en accord avec les valeurs définies ? C’est à ce moment là de la réflexion que deux membres du groupe, Julien et Elsa, après bien des tergiversations (est-ce bien raisonnable? Suis-je la ou le mieux placé⋅e pour que ce projet réussisse? Ai-je envie de ces métiers, de ce rythme de vie?) et des discussions,  proposent au groupe de se lancer dans l’aventure !

Des réouvertures associatives ponctuelles mais appréciées!

Nous sommes déjà au milieu de l’hiver 2017/2018 et le lieu est toujours fermé. Fermé, sauf pendant les week-ends: les associations du village se relaient pour ouvrir le Relais lors des week-ends d’affluence touristique. L’occasion pour beaucoup d’habitants de se mettre en cuisine, à la buvette, et de voir ce qui marche, ne marche pas. C’est évident pour tout le monde, il ne faut pas qu’un deuxième hiver passe sans solution pour une ouverture pérenne. Il faut accélérer le travail sur le projet, rythmer les réunions pour maintenir l’intérêt, mais aussi faire le travail de fond (recherche et formalisation, prise de contacts) de façon rapide pour convaincre le conseil municipal de permettre ce projet. Pas facile quand on travaille à côté, mais la dynamique du groupe portent les efforts plus loin.

Le projet est présenté au conseil municipal, en plusieurs étapes, avec une description des activités, les éléments du budget prévisionnel, de la forme juridique choisie, et des aménagements à réaliser pour faciliter la gestion du lieu. À chaque fois, le conseil soutien le projet à l’unanimité, et finance 5000€ de fournitures pour que les travaux soient réalisés par des bénévoles motivés!

Été 2018: le déshabillage du bar prend quelques heures, pour permettre ce ré-aménagement grâce à des chantiers participatifs. Les remontages, peintures, finitions, prennent des longues semaines. Après une réunion d’information en juillet et quelques groupes de travail pour boucler un projet de statuts, l’assemblée générale constitutive de la SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) qui porte le nom d’Alvéoles se déroule le 30 août. La période n’est pas très favorable à la mobilisation, on se dit qu’avec une vingtaine de sociétaires au démarrage, ça sera déjà un beau succès. Ce sont en fait 61 membres fondateurs qui adoptent les statuts à l’unanimité! Encore des travaux, encore des démarches administratives, le mois de septembre est chargé. Le 28 septembre, Alvéoles ouvre ses portes, juste à temps pour le festival Azimut… Julien et Elsa en sont les deux premiers salariés et il faudra vite être trois.

Depuis l’ouverture, le lieu a proposé des animations diversifiées et a vu défiler un public tout aussi varié et enthousiaste. La coopérative connait un succès au-delà de nos attentes et de nos prévisions et Alvéoles remercie toutes les personnes qui se sont investies dans sa création, de la graine à l’assiette, des premières idées partagées jusqu’à l’ouverture et bien au-delà ! Les contributions de toute nature ont été nombreuses et Alvéoles existe bel et bien grâce à l’investissement de citoyens plein d’espoirs et d’ambitions.

La suite de l’histoire, c’est à nous toutes et tous de l’écrire…